Il ne faut jamais sous-estimer le pouvoir exécutif de la passion d’un mélomane contrarié par une reproduction sonore en demie teinte, particulièrement lorsque celui-ci est porté par une contemporanéité terriblement galvanisante avec le tumulte créatif que furent les Swinging Sixties britanniques. Formé dans les coulisses de l’éminente BBC, l’ingénieur en électronique Raymond Cooke avait en sa possession un bagage technique évident - et un terrain de jeu tout trouvé - pour concrétiser ses aspirations audiophiles. Une longue collaboration novatrice s’initie donc tout naturellement dès 1960 entre l’homme et l’institution radiophonique British, qui connaitra son apogée en 1975 lorsque KEF proposera une interprétation toute personnelle de la mythique enceinte LS3/5a, passée entre les mains expertes de quelques uns des concepteurs d’enceintes les plus réputés du pays. De cette époque géniale et délurée, KEF conservera une touche design futuriste, aux courbes exacerbées - la gamme Blade - et aux couleurs pop - la gamme LS -, parfois borderline art contemporain - la colonne Muon - . Mais c’est bien la qualité du son qui reste essentielle aux conceptions de la maison sexagénaire. Technologies et matériaux inédits sont toujours entrés dans la composition des enceintes KEF, et ce depuis sa genèse : l’hybride Bextrène était déjà la matière première toute nouvelle de l’enceinte - LS5/1a - que la marque encore en ébauche avait conçu pour la BBC.En 88, c’est le néodyme, matériau tout juste déniché par la NASA qui viendra révolutionner les perspectives phoniques du fabricant. En émanera la technologie Uni Q, concept propriétaire constitué d’un transducteur coaxial équipé d'un aimant - en alliage de néodyme donc, de fer et de bore - à champ magnétique particulièrement vigoureux. Tweeter et haut-parleur médium sont montés sur le même driver - en coaxial - , une véritable conflagration acoustique qui élargit considérablement la zone d’écoute optimale - le fameux « sweet spot » - , et met durablement en orbite l’identité sonore KEF, forcement ultra reconnaissable depuis.Autre artéfact audiophile que l’on doit à la maison britannique, le Metamaterial Absorption Technology (MAT) se matérialise sous la forme d’un disque engravé de méandres labyrinthiques positionné à l’arrière du tweeter, et qui absorbe 95 à 99 % des ondes - qui tendraient à dénaturer l’écoute - émises par ce dernier. De nombreuses innovations viennent ainsi régulièrement parfaire le son KEF depuis sa genèse, développé à travers un vaste catalogue d’enceintes passives historiques, bien qu’aujourd’hui, la robustesse du renom de la maison repose grandement sur sa force de proposition concernant les enceintes connectées. Les modèles LS50 II et LSX figurent parmi les best-sellers absolus de la marque, qui réserve une place de choix à ces enceintes surdouées dans son processus créatif, et ce depuis le début des années 2000.
Catalogue exponentiel, terriblement actuel - KEF est une des figures de proues du marché de l’enceinte connectée - et technologies brevetées multiples, sont aujourd’hui indissociables du rayonnement audiophile de la maison KEF.
