SOUNDCARE

L’initiation audiophile d’un novice est semée de multiples et plus ou moins surprenantes épiphanies. Rares sont les profanes qui ne sont pas abasourdis lors de leur apprentissage hifiste par le rôle fondamental des pointes et pieds d’enceintes sur la qualité d’écoute. Les pointes permettent aux équipements de n’entrer en contact que de manière très restreinte avec les surfaces d’appui du matériel afin de réduire les vibrations et interférences externes qui pourraient éventuellement polluer l’écoute. 

Une fois cette vérité absolue intégrée, encore faut-il faire face au dilemme qui en découle : comment profiter d’une reproduction sonore exaltée par ces subtils accessoires, sans souffrir des effets secondaires potentiellement désastreux sur les parquets et autres surfaces sur lesquelles ils sont appliqués? Car oui, une pointe, comme son nom l’indique, est acérée, et, même affublée d’un patin, ne fait généralement pas bon ménage avec les sols… Ces fameux patins, sensés sauver les parquets de la catastrophe, augmentent au passage la surface de contact, diminuant très nettement l’efficacité phonique des pointes… Un constat amer auquel le designer et fondateur de la maison norvégienne SoundCare Terje Borgen a dû lui même faire face au milieu des années 90. Mélomane invétéré, il était pour lui absolument hors de question de rogner sur la performance de ses nouvelles enceintes pour préserver son précieux parquet. Et vice versa d’ailleurs. 

Il se lance alors bille en tête dans un long prologue, peuplé d’études de marché, de laborieux tests, de multiples essais matériaux, d’interminables conceptions de prototypes… jusqu’à trouver la formule magique : un support simple, apte à fonctionner en synergie avec la majorité des produits du marché, offrant évidemment des performances de pointe, sans dommages collatéraux sur le capital séduction des planchers les plus délicats. Cette petite révolution auréolée d’un brevet, c’est le SuperSpike, bijou de conception scientifique audiophile à la morphologie alambiquée et sur-étudiée capable de supporter jusqu’à 400kg sans altération de sa pointe. Lors de son élaboration consciencieuse, de nombreux matériaux ont été mis à l’épreuve. Le zinc était le plus efficace pour réduire la résonance mais n’était pas assez solide. Le bilan fut exactement inverse pour l’acier. La pointe en laiton elle, raisonnait moins que celle en acier mais ne supportait qu’une petite cinquantaine de kilos avant déformation. 

Après moultes ébauches, l'acier s'est tout de même avéré être la meilleure substance pour la pointe. Le zinc est pressé autour de celle-ci pour réduire la résonance. Le disque de protection est composé d’un insert en acier doux entouré de zinc, doté d’un trou et d’un fond plat pour recevoir la pointe. L'acier doux a été utilisé dans la base car la pointe devrait être la partie la plus solide de l'assemblage. En plaçant l'extrémité arrondie de 0,5 mm de la pointe sur le fond plat de l'insert, on obtient un point de contact très petit avec une très bonne résistance.

En résulte un objet hautement audiophile, un atout indéniable qui promet une amélioration notable des performances à budget raisonné. 

Le SuperSpike, décliné depuis pour les divers éléments des systèmes audio, envoutera du même coup mélomanes aguerris, sceptiques endurcis et phobiques du parquet égratigné.