Monitor Audio | HYPHN

Hyphn – prononcez « aïefeune » comme le patronyme d’un certain groupe niçois - est l’aboutissement de la fameuse enceinte Concept 50, présentée en 2022 à l’occasion des cinquante printemps de Monitor Audio. Une idée prototype fantasmatique allègrement reluquée à l’époque par les passionnés, que la marque a toujours eu l’ambition de concrétiser, et catapulter au sein des foyers. Un modèle qui ne ressemble à aucun autre : la synthèse furieusement stylée de 50 années d’activité, traduisant tout autant et assez explicitement les aspirations futures de la maison Monitor Audio. Une prescriptrice de mode en somme. 

Cette pythie, comme élaborée par l’esprit prolixe d’un Isaac Asimov ou d’un Philip K. Dick, Monitor Audio lui octroie l’allure d’un nouveau siècle, une silhouette hors norme millimétrée, une structure duelle aussi expérimentale qu’acoustiquement cartésienne. Car rien chez l’Hyphn ne se résume à une pure sophistication conceptuelle sci-fi et esthétisante : de cette schize morphologique à son agencement de transducteurs d’aigus et de médium si insolite – appelé M-Array - rien ne saurait être justifié par autre chose que des performances acoustiques à se damner. 

L’Hyphn adopte un tweeter MPD III – Micro Pleated Diaphragm III – serti au cœur d’une couronne de six transducteurs de médiums RDT III – Rigid Diaphragm Technology III - de 5cm. Ces tweeters de toute dernière génération offrent un son plus ample, plus clair et homogène. Musiques et films sont restitués avec précision et limpidité : l'auditeur peut ainsi apprécier des niveaux de détails sans précédent. De leur coté, les six haut-parleurs de médiums transcendent la fameuse composition "sandwich" RDT III, et ses très fines couches avant en aluminium et magnésium revêtus de céramique – C-CAM - et arrière en fibres de carbone tissées, collées à un matériau central Nomex en nid d'abeille. Extrêmement légère et résistante, cette structure peut répondre avec une grande rapidité sans se déformer, dans un mouvement pistonique parfait. En utilisant six haut-parleurs de 5cm plutôt qu’un seul grand transducteur, le M-Array profite de la plus grande surface possible - pour réduire la distorsion, et projeter les voix aisément – tout en bénéficiant d’un plus petit encombrement. De plus, plus la surface rayonnante d’un haut parleur est petite, plus sa directivité est large, et mieux il s’intégrera dans une pièce. 

Pour accompagner un tel dispositif, les haut-parleurs de graves ne pouvaient se contenter d’un agencement lambda. L’Hyphn s’équipe donc de deux couples de puissants haut-parleurs de graves de 20cm par enceinte, installés selon le concept d’annulation de force, face à face, dans chacun des deux piliers qui constituent la carrure radicale de l’enceinte. L’intérêt de ce modus operandi réside dans le fait qu’il y ait peu ou pas de vibrations provenant des haut-parleurs, que ce soit à l'intérieur de ceux-ci, ou transmis dans le coffre quasi inerte de l’enceinte. Le son est pur, net et détaillé. 

Voilà pour la technique sonore, mais aussi fondamentale soit-elle, difficile d’aborder l’Hyphn sans faire référence à son allure galactique, qui trouverait sans mal sa place dans la chambre de biostase du vaisseau Nostromo du film Alien, le Huitième Passager. Un charisme ovniesque et magnétique, dû en grande partie à son coffre bifide, construit en pierre minérale et acrylique thermoformée et usiné avec précision. Élégant et racé certes, mais surtout rigide, inerte, intérieurement nervuré et renforcé, et dont les parois mesurent entre 12mm et 24mm d’épaisseur – autour des transducteurs de graves à annulation de force notamment – de quoi offrir un écrin idoine à une acoustique implacable. Un coffre sublime, disponible en trois finitions chiadées - blanc satiné, noir et vert mats - qui ajoutent encore un peu à l’image forte et indélébile de cette enceinte, entièrement conçue et fabriquée en Angleterre, par une maison tout simplement prise en flagrant génie.