Bon, on ne va pas tergiverser cent sept ans, I Robot est un concept album. On vous voit déjà grimacer, mais pas de panique, là, on fait face à deux vraies pointures du genre. Alan Parsons évidement, ingé son de renom, qui a marqué de sa patte deux trois albums un peu connus, du genre Abbey Road des Beatles, et Dark Side of the Moon des Pink Floyd. Ça en jette, c’est sûr. Face à lui, Eric Woolfson, compositeur pour la belle Marianne Faithfull notamment, est à l’écriture. The Alan Parsons’ Project a déjà sévi sur le registre musico-conceptuel avec son premier opus, inspiré de l’oeuvre du ténébreux Edgar Allan Poe. Ici, les deux virtuoses s’attaquent librement au roman éponyme d’Isaac Asimov - n’ayant pas obtenu les droits, l’oeuvre se cantonnera au rôle de muse élusive - injectant cette interprétation décomplexée d’une bonne dose d’explorations disco prog - 1977 oblige - aromatisées au synthétiseur. Rejeton de son époque donc - le jeu de basse bien funky est là pour nous le rappeler - mais la tête infectée de fantasmes robotiques. En résulte un album polymorphe, qui conjugue avec maestria, élucubrations prog - I Robot -, productions disco tubesques - I Wouldn’t Want To Be Like You - ballades aériennes classieuses, balbutiements électroniques prophétiques et délires arty futuristes. Une équation intrépide mais intelligemment pondérée, qui quelques décennies plus tard lui évite le bac à vinyle des plaisirs musicaux coupables. I Robot était un pari risqué, qui aurait pu dangereusement basculer du coté du kitsch, rendu chic et culte par le talent de ses géniteurs.
Masterisé à partir des bandes originales et gravé chez RTI, I Robot reprend vie sur cette édition SACD, prêt comme jamais à faire taire les novlangues musicales du moment, et réveiller les mélomanes en mort cérébrale.
TRACKLIST
I Wouldn't Want To Be Like You
Some Other Time
Breakdown
Don't Let It Show
The Voice
Nucleus
Day After Day (The Show Must Go On)
Total Eclipse
Genesis Ch.1, V.32